Souvent considéré comme purement fonctionnel, l’escalier mérite pourtant une attention toute particulière. Il est l’élément central dans de nombreux intérieurs et peut devenir un véritable atout décoratif, à condition d’être repensé avec soin.
Quand nous avons acheté notre maison il y a trois ans, ma liste de rénovation comprenait notamment la rénovation de l’escalier : un escalier enfermé entre deux murs pleins et recouvert d’une moquette bleue. Moquette ancienne donc allergies, tâches… Murs pleins donc pas de lumière naturelle.
À partir de là je n’avais qu’une obsession : ouvrir l’escalier et découvrir ce que la moquette pouvait bien cacher. L’étrange résonance produite à chaque montée ou descente me laissait présager du métal. Nous avons alors décidé :
- d’ouvrir un des murs de l’escalier (placo)
- de retirer la moquette pour révéler tout le potentiel de la structure unique découverte en dessous. Si vous souhaitez vous lancer, soyez certains que la rénovation réserve rarement de bonnes surprises ou ce à quoi vous vous attendiez.
Je partage avec vous le processus pas à pas et comment nous avons pleinement intégré l’escalier à notre univers décoratif.
Situation de départ
L’ouverture du mur a été assez facile, il ne s’agissait pas d’un mur porteur mais d’une simple cloison. Attention, certaines cloisons anciennes peuvent devenir porteuses avec le temps. Ne pratiquez pas d’ouverture dans un mur sans vous assurer de son rôle porteur ou non.



Une fois le mur ouvert, nous avons réalisé un claustra en bois. De cette façon, l’escalier est ouvert et la vue s’ouvre sur le séjour.



Une fois cette belle ouverture terminée (ponçage, peinture, reprise du placo etc.), nous nous sommes posés en mode « il nous faut un plan » : la moquette … comment faire ?
AVANT

La phase découverte : retirer la moquette
Décoller la moquette qui recouvrait les marches et les contremarches s’est avéré être une tâche très fastidieuse. Nous avons commencé par décoller la couche « douce » avec une spatule mais il restait une sorte de sous-couche de feutrine, bien collée aux marches. Pour réussir à retirer cela j’ai dû recourir à la chimie avec un produit spécifique et super efficace . Je n’aime pas ce type de produit mais nous n’avions pas le choix car la surprise était de taille : nous avions un escalier … en acier. Il semblait magnifique mais je ne pouvais pas poncer pour retirer la feutrine sous peine d’endommager l’escalier donc merci à la chimie. Je n’ai absolument rien sacrifié à la sécurité avec ce produit (lunettes, masque, gants et aération de la pièce).



La préparation du support
Une fois les 15 marches et contremarches débarrassées de la moquette et des résidus de produit, j’ai nettoyé l’acier : c’est une étape clé pour que le rendu final soit impeccable. Cette étape a été assez rapide et j’ai pu passer deux couches de peinture « noir smoking » spécifique acier de Lubéron.
Conseil : quand vous vernissez ou peignez un escalier, travaillez une marche sur deux pour pouvoir continuer à vous en servir. Le lendemain, vous ferez les autres marches.
Parti-pris décoratif et réalisation
Le propriétaire précédent souhaitait donner un look industriel à la maison et avait donc opté pour un escalier d’une seule pièce, droit, en acier noir. Mais si notre maison bois est contemporaine nous souhaitions adoucir ce côté trop industriel pour qu’elle s’intègre dans son environnement. La décoration industrielle n’est pas mon style : je préfère une ambiance qui invite à ralentir, à revenir à l’essentiel , à s’entourer de matières vraies qui racontent quelque chose.
D’un autre côté nous aimions le travail réalisé sur cette pièce d’acier unique, qui apportait une matière brute intéressante comme l’acier dans notre décoration. Je souhaitais aussi respecter le travail de l’artisan sur cet escalier. Mais cet escalier noir était très présent dans notre séjour et ne s’intégrait pas à notre décoration plutôt douce. J’adore le noir car il sublime un espace mais par touches.
Enfin, nous devions prendre en compte une contrainte de taille : le bruit. Un escalier en acier c’est invivable en termes de bruit et de résonance. Il est clair que la moquette sur l’escalier avait été posée pour supprimer le bruit.
J’avais pensé en premier lieu à un tapis d’escalier mais je trouvais cela trop « campagne » pour moi. Je pensais aussi à recouvrir les marches de bois massif mais j’avais peur que le poids sur l’escalier soit trop important. Pendant des semaines j’ai cherché une solution qui pourrait concilier déco naturelle mais contemporaine, conserver l’authenticité de l’escalier mais tout en réglant le problème de bruit et rentrer dans un budget qui ne frise pas l’indécence.
Alors pour créer un escalier à la fois simple, chaleureux sans pour autant dissimuler toute son histoire et son caractère, je vous partage mes choix déco :
- Marches : recouvertes du même stratifié bois prévu pour le séjour (dans un prochain article, pose de stratifié sur un ancien béton ciré raté). Nous avons pu ainsi utiliser les chutes de stratifié. Nous avons utilisé une colle spécifique pour parquet stratifié
- Contremarches : laissées brutes (acier) et simplement repeintes en noir mat
- Rampe : bois naturel assortie au claustra garde corps (réalisé par nous ), elle souligne les lignes épurées de l’escalier et structure l’espace
- Nez de marche : profilés en aluminium (collés)
- Eclairage : nous n’avons rien touché car les spots encastrés au plafond éclairent l’escalier de manière douce et efficace






APRES


Ce que cela a changé
L’entrée paraît plus grande et plus lumineuse. L’escalier s’est modernisé d’un seul coup et est devenu un élément déco à part entière. Il donne le ton dès l’entrée dans la maison et tout cela, sans gros travaux : nous avons simplement valorisé l’existant.
Une pépite se cachait donc sous cette vieille moquette.
Et vous , que cache votre escalier ?
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